Aquaculture : l’Université de Corse/CNRS et les aquaculteurs corses misent sur la qualité

Le constat est sans appel. En pesant près de 53% de la production totale de poissons au monde, l’aquaculture affirme, de plus en plus, sa prééminence dans les assiettes selon le rapport biennal de l’agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FOA) établi en 2018. Si ce secteur d’activités connaît une croissance soutenue partout sur le globe, en Corse l’élevage de poissons a également le vent en poupe depuis plusieurs années. L’île est, d‘ailleurs, la première région française en terme de production de poissons adultes, et l’aquaculture représente la deuxième activité exportatrice de Corse après la viticulture. Plus précisément, près de 80% du volume produit dans les eaux insulaires sont exportés vers le continent et le reste de l’Europe.
C’est dans ce contexte que le syndicat des aquaculteurs de l’île, Mare & Stagni, s’est associé à l’Université de Corse et au CNRS. Il collabore ainsi avec le Laboratoire Stella Mare dans le but de promouvoir une aquaculture durable et d’étudier les possibilités de valorisation et de diversification de leur production sur des espèces issues du littoral corse (denti, huître plate…). Pour sa part, le laboratoire Sciences Pour l’Environnement réalise régulièrement depuis 2004 des études autour de la qualité de trois espèces de poissons – le maigre, la daurade et le loup – par le biais de prélèvements au sein de toutes les fermes aquacoles de Corse. Dans le cadre du suivi actuellement en cours, débuté en hiver 2018, une dizaine de poissons de chaque espèce est analysée par saison dans chacune des fermes, soit quelque 500 poissons par an. Objectif : étudier les parasites des poissons, analyser leur taux de présence et l’éventuelle apparition de nouveaux pathogènes.
« La présence de parasites en petite quantité sur un poisson est tout à fait normale, elle peut même servir de barrière à d’autres parasites et ne présente aucun risque pour la consommation des produits, précise Yann Quilichini, ingénieur de recherche au laboratoire Sciences Pour l’Environnement. Notre objectif est d’améliorer la connaissance de ces parasites, de surveiller leur évolution et de permettre aux aquaculteurs de se prémunir de tout risque de prolifération excessive en ayant une connaissance fine des taux d’infestation acceptables ».
Autrement dit, un rôle de sentinelle qui permet également aux scientifiques de l’Université de Corse et du CNRS d’exploiter les données recueillies pour ses recherches, et de mieux comprendre les conditions qui régissent la dynamique de ces parasites en milieux confinés. De ce point de vue, deux risques principaux ont été mis au jour par les chercheurs de l’Université de Corse et du CNRS : la sur-infestation des parasites en lien avec les conditions climatiques et de fortes chaleurs influant sur la température et la qualité de l’eau, ainsi que l’apparition de nouveaux pathogènes pouvant être liée au transfert de parasites à partir de la faune sauvage autour des cages d’élevage.
« Ce travail de compréhension des cycles de vie de ces parasites est, pour les aquaculteurs, un outil de gestion et d’amélioration de leur production, explique Laetitia Masala-Antonelli, animatrice du syndicate Mare & Stagni et maître de conférences associé en biologie et écologie à l’Université de Corse. Cela leur apporte une connaissance supplémentaire qui leur permet de se prémunir de tout traitement préventif des poissons ».
Un atout de taille pour les professionnels de l’élevage dans l’île. Ces outils de gestion ont, d’ailleurs, largement contribué à soutenir la démarche de qualité dans laquelle Mare & Stagni s’est engagé depuis plusieurs années. Celle-ci lui a d’ailleurs permis d’obtenir en 2011 un « label rouge » pour la qualité de trois espèces de poissons, le loup, la daurade et le maigre.
Dans ce cadre, la charte qualité stipule en outre l’obligation de ne procéder à aucun traitement antibiotique sur les poissons. Une règle à laquelle se sont astreints les producteurs certifiés par le label rouge en espérant accroître la qualité de leurs produits et afin de voir plus loin. Après l’obtention du « label rouge » le syndicat des aquaculteurs corses ambitionne en effet de hisser la production insulaire du poisson d’élevage à un niveau d’excellence en obtenant le certificat d’Indication géographique protégée (IGP) avant la fin de l’année 2019.
Source : https://www.univ-corse.fr
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