Lancement du projet DESIHR pour une meilleure surveillance industrielle

Le projet DESIHR est un projet de recherche sur le développement d’outils et méthodes innovantes permettant d’identifier et caractériser les polluants industriels atmosphériques. Son but : fournir des données afin de développer des cartographies prédictives de propagation de substances dangereuses qui pourraient contaminer les milieux.
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Lors d’un incendie industriel, des substances potentiellement dangereuses peuvent être diffusées à  l’extérieur du site par transfert atmosphérique. Afin de déterminer leur impact éventuel, il est essentiel de recueillir au plus vite et de manière fiable les données relatives aux répercussions de l’événement sur l’environnement et sur la population. Des campagnes de mesures et prélèvements sont alors nécessaires. Elles requièrent cependant de connaître les substances émises ainsi que les zones de retombées afin d’établir un plan d’échantillonnage adéquat. C’est à cet enjeu que répond le projet DESIHR (Drones en Essaim pour la Surveillance des sites Industriels à Hauts Risques). Retenu dans le cadre de l’ANR RA-SIOMR, il est soutenu par six partenaires : Ineris (coordinateur), Université Le Havre Normandie ou ULHN (GREAH/LITIS), ESIGELEC (IRSEEM), Atmo Normandie, Squadrone System et Normandie AeroEspace (NAE), et bénéficiera de l’appui du Centre d’Innovation Drones Normandie (CIDN).

Surveillance des sites Industriels à Hauts-Risques

À la suite de l’incendie de Lubrizol 2019, les exploitants de sites industriels Seveso « seuil haut » doivent disposer, pour la phase de suivi immédiat, de capacités de prélèvements et d’analyses adaptées aux substances potentiellement mises en jeu et pouvant entrainer des impacts sur les milieux. Cette obligation a été étendue aux exploitants de sites Seveso seuils bas et d’entrepôts. Ces campagnes requièrent nénmoins de connaître les substances émises ainsi que les zones de retombées afin d’établir un plan d’échantillonnage adéquat.

Le projet DESIHR est basé sur l’emploi d’une flotte de drones pouvant’adapter son plan de vol en fonction des informations acquises afin de assurer deux types de missions liées aux incendies industriels. La première portera sur la position dans l’axe de dispersion du panache de fumée à des distances croissantes de la source pour effectuer des prélèvements et caractériser les substances présentes. La seconde consistera à avoir des images vidéo du panache dont les traitements permettront de déterminer différents paramètres utiles à sa modélisation.

Ce projet est donc multidisciplinaire : il réunit des compétences en risques industriels, gestion de crise, qualité de l’air, informatique distribuée, intelligence artificielle, robotique, automatisme, asservissement, mécanique, métrologie des polluants  atmosphériques, analyse d’image et modélisation atmosphérique.

De plus, DESIHR bénéficiera de l’appui des membres du Centre d’Innovation Drones Normandie (CIDN) qui rassemble sept acteurs fondateurs, parmi lesquels se trouvent déjà deux partenaires du projet : ULHN et NAE. Le but du CIDN est de positionner la Normandie comme un territoire d’excellence pour le développement de solutions « Drones ». Ainsi, dans le cadre du projet, ce centre facilitera l’accès à certains matériels mutualisés (drones, simulateurs de vol…) et à certaines de ses ressources (zones de vol indoor/outdoor, ingénieurs d’étude…).

Des solutions innovantes à spectre plus large que Seveso

Grâce à ce projet, des solutions innovantes pourront être proposées à court terme pour améliorer la gestion des  situations accidentelles. Cela permettra à des prestataires, comme, par exemple, ceux faisant partie du Réseau des Intervenants en situation Post-Accidentelle (RIPA), de les proposer à des exploitants de sites Seveso ou d’entrepôts afin de remplir leurs obligations réglementaires ou de fournir des données à d’autres acteurs de la crise et du post-accident (SDIS, CASU, AASQA). Grâce au CIDN et ses relations de proximité avec les acteurs industriels du Grand Port Maritime du Havre, le projet pourra être directement destiné à l’ensemble des industriels classés Seveso.

L’application de ces solutions pourra être élargie à d’autres problématiques industrielles : les émissions industrielles atmosphériques canalisées ou diffuses, les émissions des bateaux…

Prévu pour une durée de 24 mois, le projet DESIHR représente un coût total de 308 199 euros dont une aide de l’Agence Nationale de la recherche (ANR) s’élevant à 112 000 euros.

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Valérie Brenugat
J’ai toujours eu le goût des sciences et de la communication notamment écrite. C’est pour cette raison que j’avais choisi de faire des études de sciences et de communication. Puis une vingtaine d’années d’expériences dans les médias, l’industrie et les organismes de recherche m’ont permis de devenir la rédactrice en chef des revues Maintenance & Entreprise et Qualité Références.
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