Réforme de la formation professionnelle et Qualiopi : point d’étape avec quelques acteurs du secteur de la formation (3/5)
Dans ce contexte, comment gérez-vous ou avez-vous géré la question de la certification Qualiopi de votre organisme ? Où en êtes-vous dans votre démarche ?

Sabine Vansaingèle (Directrice STB Conseil)
La démarche est aboutie après une journée d’audit. Seules trois non conformités mineures ont dû être corrigées. Mon cabinet a obtenu la certification en juin 2020.

Florence Roudy (Directrice de Media Management)
Media-Management développe une culture qualité depuis de nombreuses années. Initialement ISO 9001 jusqu’en 2013, nous avons été ensuite certifiés par l’AFNOR (conformité formation professionnelle) au moment du Datadock. Notre certification Qualiopi a été acquise en Novembre 2019 et nous nous félicitons d’avoir été en avance sur ce sujet ! Notre prochain audit de suivi au printemps 2021 intégrera l’alternance.

Philippe Scelin (Directeur Général Groupe IRFA)
Dans notre Groupe, quelques audits ont dû être reportés après la rentrée, entre septembre et décembre 2020. Les audits sont donc en cours par structure et déjà 3 entités du groupe sont « Qualiopisées ». Qualiopi n’exclut pas nos autres démarches ISO 9001 que nous poursuivons et qui sont parfaitement complémentaires. Ces dernières, au-delà d’une « approche système de processus », nous apportent une reconnaissance auprès de nos grands comptes.

Philippe Bourdalé (Responsable Pôle Formation Professionnelle d’AFNOR CERTIFICATION)
A date, le nombre de structure certifiées et engagées auprès d’un organisme certificateur se situe autour de 10 000. Ce nombre constitue une partie réduite des acteurs concernés par la certification. La certification en 2019 et en 2020 a été principalement portée par les organismes précédemment certifiés (sur l’un des dispositifs reconnus par le CNEFOP). On note que le décret du 22 juillet, notamment le certificat à 4 ans, a eu pour effet d’accélérer l’engagement des OF vers la certification sur fin 2020, y compris de la part des nouveaux entrants.
Il convient également de noter que de très nombreux organismes ont souhaité reporter leur certification en 2021, priorisant la recherche de nouveaux clients, la pérennité de leurs structures et la digitalisation de leur offre.
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Sabine Vansaingèle (Directrice STB Conseil)
En interne, Qualiopi m’a permis d’améliorer mes processus de gestion des formations et des consultants. J’ai pu mettre en place des processus d’encadrement plus précis de leurs activités et ainsi sécuriser leurs actions tout en renforçant la professionnalisation. Pour cela j’ai renforcé deux pratiques : l’harmonisation plus poussée des productions pour les formations et la mise en place d’un espace informatique personnalisé facilitant les échanges de documents entre les formateurs et ma société.
Bien que mes clients, essentiellement du secteur public, ne soient pas encore très sensibles à cette certification, je la considère comme un investissement utile car le référentiel Qualiopi m’a permis de m’interroger sur les processus de l’activité formation de ma société et m’a aidé à monter en gamme ces processus avec un impact indéniable sur la qualité du service rendu à mes clients.

Florence Roudy (Directrice de Media Management)
En matière d’organisation interne, le nouveau référentiel nous a aidé à développer notre offre d’alternance et à renforcer le projet pédagogique de notre nouvelle école digitale. Nous continuons de travailler sur nos processus d’admission et sur la visibilité de nos formations. En étant plus sélectifs nous optimiserons encore davantage l’employabilité et l’insertion finale de nos élèves.
Nous avons également mis en place des méthodes de suivi d’intégration plus spécifiques pour nos intervenants extérieurs. Vers l’extérieur, la prise en compte de la globalité de l’environnement de l’OF est aussi stratégiquement intéressante. Nous avons accentué certains partenariats (réseaux d’accueil, cabinets RH, associations digitales…) et comptons en développer de nouveaux pour créer des filières métiers et/ou des complémentarités régionales.

Philippe Scelin (Directeur Général Groupe IRFA)
Nous avons encore des interrogations relatives à Qualiopi : nous sommes dans un contrôle de pièces documentaires, de conformité, générant une posture binaire potentielle des auditeurs.
L’approche processus, au sens de l’ISO 9001, n’est pas convoquée dans les audits Qualiopi alors que cette démarche est un facteur d’amélioration continue, intégrée dans notre système de management et appréciée de nos clients notamment les grands comptes.

Philippe Bourdalé (Responsable Pôle Formation Professionnelle d’AFNOR CERTIFICATION)
Qualiopi a été conçu afin de garantir un standard minimum de pratiques dans le secteur de la formation professionnelle sous financement public. Ces pratiques recouvrent la transparence de l’information auprès des parties prenantes, l’individualisation du besoin en compétences, la maîtrise de l’exécution, l’analyse de l’écosystème et l’amélioration. Les OF perçoivent Qualiopi de différentes manières. Certains l’envisagent uniquement sous forme d’obligation administrative, c’est la part la plus importante, qui s’engagera fin 2021. On retrouve également ceux entièrement convaincus des bénéfices des méthodes qualité et de l’amélioration. Ceux-là ont décidé d’exploiter Qualiopi à des fins internes d’organisation et de coordination des équipes.
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Sabine Vansaingèle (Directrice STB Conseil)
En matière de formation je veux être optimiste mais il est clair que la situation ne s’y prête guère, la crise sanitaire étant loin d’être terminée. Les problématiques spécifiques des clients notamment du secteur public, évoquées plus haut, n’arrangeant rien. Pour cela, je mise sur le regroupement de compétences avec un partenaire qui œuvre dans le champ de l’économie sociale et solidaire. Ensemble nous créons une entreprise dans le développement et l’accompagnement de formations en situation de travail. Nous souhaitons offrir un service spécifique au secteur public, à destination des agents fragilisés par une transition professionnelle. C’est aussi une aventure humaine entre des passionnés de l’accompagnement au développement des compétences, ayant des valeurs communes. Face à un marché de la formation de plus en plus contraint, des alliances de ce type seront peut-être une des réponses économiques possibles pour les organismes de formation, notamment les petits, en plus d’être particulièrement motivantes sur le plan humain.

Florence Roudy (Directrice de Media Management)
Je suis de nature optimiste et l’agilité fait partie de notre ADN …
Cependant, au-delà de nos capacités et de nos valeurs, nous ne maîtrisons pas le système et la nature vient, en quelque sorte, de nous adresser un terrible rappel à l’ordre …
Pour la première fois en 13 ans, depuis ma reprise de l’entreprise, nous aurons un CA en retrait cette année de l’ordre de 20 à 30%. Il faudra faire le dos rond et ajuster nos charges pour passer ce double cap « Réforme + Covid-19 ». Notre priorité est de rester mobilisés sur le terrain, auprès des entreprises.
Le paysage de la formation va probablement être profondément modifié. Entre ceux qui jettent l’éponge et qui vendent leur activité, ceux qui n’auront pas les reins assez solides pour faire face à la crise et ceux qui changeront de modèles économiques, le paysage va changer. Plus que jamais l’humain est au cœur des préoccupations et cela correspond parfaitement à nos valeurs : l’économie au service de l’homme et non l’inverse. Alors rendez-vous dans 1 an !

Philippe Scelin (Directeur Général Groupe IRFA)
Ma conviction est que la concentration du marché de la formation, déjà perceptible suite à la loi LCAP, conjuguée aux impacts de la crise du Covid 19 vont avoir pour conséquence d’accélérer la transformation des organismes de formation sur trois phénomènes majeurs en cours dans nos activités.
La nécessité d’accélérer l’innovation pédagogique pour offrir des formations multimodales et individualisées sur l’ensemble de notre offre de services.
La nécessité de développer des compétences dans le marketing digital pour répondre à l’orientation B to C du marché avec le CPF.
La nécessité, aussi, d’atteindre une taille significative afin de se diversifier sur les 3 segments du marché et être au «Rendez-vous» du développement de la formation, des attentes de l’économie et de la nation, la France ayant un retard majeur en matière de formation de ses actifs par rapport à ses voisins européens (Allemagne et Pays scandinaves). Ces trois impératifs, nécessiteront des capacités d’investissement supplémentaires, de faire des économies d’échelles et d’atteindre une taille significative afin de se diversifier sur les 3 segments du marché et être au «Rendez-vous» du développement de la formation, des attentes de l’économie et de la nation, la France ayant un retard majeur en matière de formation de ses actifs par rapport à ses voisins européens (Allemagne et Pays scandinaves).
Ces trois impératifs, nécessiteront des capacités d’investissement supplémentaires, de faire des économies d’échelles et d’atteindre un niveau suffisant de visibilité et de notoriété sur le territoire national sur chacun de ses segments d’offre.

Philippe Bourdalé (Responsable Pôle Formation Professionnelle d’AFNOR CERTIFICATION)
La montée en charge de la plateforme MonCompteFormation, le plan de relance et le soutien à l’apprentissage sont autant de signaux positifs et d’opportunités pour le secteur de la formation professionnelle pour les deux prochaines années. Il convient toutefois de ne pas minimiser l’impact de la Covid-19, laquelle a malmené la santé économique des acteurs de la formation, avec l’abandon, l’arrêt de certains et surtout, à venir, des convergences et regroupements de structures.
Premiers pas en « Qualiopi » dans les organismes de formation
La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel (LCAP) » actée en septembre 2018 se déploie progressivement sous ses différents aspects : structurels (redistribution des responsabilités entre les acteurs et entrée de nouveaux acteurs …), économiques (assiette et taux de cotisations, flux financiers modifiés …), accessibilité sociale et professionnelle (désintermédiation, CPF monétisé, certification qualité unique et obligatoire des organismes de formation …), etc.
Toutes ces évolutions et modifications ont une finalité principale : rendre le système de la formation professionnelle continue plus efficace et plus efficient au regard de l’enjeu du développement des compétences professionnelles des salariés et des demandeurs d’emploi, notamment auprès des personnes ayant les plus faibles niveaux de qualification ou les plus éloignées de l’emploi.
Dans une précédente publication, fin 2018 (n°79 et 80), Qualité Références a publié le contenu d’interviews croisés consacrés aux effets de la réforme pour les formateurs indépendants et en particulier ceux liés à l’obligation de certification qualité, auprès des représentants de ces formateurs (SYCFI et CSFC) et d’organismes de certification ou de qualification (AFNOR Certification, ICPF et QUALIPRO CFI).
A un an de l’échéance du 1er janvier 2022, qui devrait marquer la pleine opérationnalité de la réforme et alors que les dispositions de la loi sont en plein déploiement, il nous a paru inétressant de recueillir le témoignage de quelques organismes de formation, de tailles et de spécialités différentes, de prendre la température du terrain et d’écouter leurs expériences, afin d’éclairer le sujet auprès d’autres organismes ou acteurs de la formation.
Ce point d’étape nous paraît d’autant plus opportun que la crise sanitaire internationale et imprévue a pu marquer nos vies professionnelles et personnelles de manière plus ou moins profonde et plus ou moins réversible, avec le pouvoir de modifier la hiérarchie des priorités et parfois des finalités aussi !
Nous avons donc donné la parole aux dirigeant.e.s des organismes suivants :
- STB CONSEIL (Cabinet de conseil en Ressources Humaines créé en 2008, dirigé par Madame Sabine VANSAINGELE (SVE))
- MEDIA MANAGEMENT (Organisme de formation et de conseil spécialisé en digiatal, web, graphisme et conseil RH créé en 2007, comprenant 6 salariés et dirigé par Madame Florence ROUDY (FRY))
- GROUPE IRFA/E2SE/VIA (Groupe d’organismes de formation spécialisés notamment dans les secteurs sanitaire et social, des services à la personne, du commerce et de la vente, de l’hôtellerie-restauration, créé en 1978 pour IRFA, + 150 salariés, dirigé par Monsieur Philippe SCELIN (PSN))
- En complément, nous avons sollicité AFNOR Certification, certificateur de référence en France, pour recueillir leur perception de la situation. Philippe BOURDALé (PBE) s’est livré de bonne grâce à l’exercice en tant que responsable du Pôle Certification Formation Professionnelle chez AFNOR.
À chacun nous avons transmis les questions suivantes :
La lecture de leurs réponses donne une idée de la situation, des interrogations et des incertitudes à date. L’image qui s’en dégage est celle du verre à moitié vide ou à moitié plein, selon les intérêts et les objectifs que l’on défend. Pour ma part, je retiens que les acteurs de la formation professionnelle ont été rudement secoués et je leur transmets ici toute mon amitié et mon soutien confraternel.
MRJ Presse vient de lancer le tout nouveau site Web du magazine Qualité Références !
La société éditrice des magazines de presse professionnelle Qualité Références, Essais & Simulations, Production Maintenance et Maintenance Entreprise vient de créer et de mettre en ligne ses nouveaux sites éditoriaux. Véritable outil d’informations techniques et exclusives, le site Web de Qualité Références entend répondre aux attentes de ses lecteurs réunissant les professionnels de la qualité et de la certification, de l’excellence opérationnelle, des logiciels et des outils pour le management de la qualité et de la RSE, sans oublier la prévention des risques et l’industrie 4.0.
Plus qu’un média complémentaire du magazine papier, qualite-references.com se présente comme un outil à part entière visant à informer de façon claire et enrichie les acteurs de la qualité grâce à des articles adaptés à une lecture sur PC, tablette ou smartphone, des vidéos et des avis d’expert rédigés par l’ensemble de nos contributeurs réguliers. Enfin, tous les quinze jours, une newsletter informera les lecteurs des dernières nouveautés (marché, solutions, technologies, nominations, études…) dans le domaine de la qualité et de la certification.
Bonne lecture !
Les enjeux de la transformation du management de la qualité
Analyse des enjeux de la Nouvelle Qualité et du nouveau modèle EFQM®, par Pierre Girault, président de France Qualité, directeur Développement Qualité et Coordination SMI d’Air France
Audits internes croisés : e-rencontre n°1
Première e-rencontre du club audits internes croisés du MFQ Rhône-Alpes : un nouveau comité de pilotage, un responsable d’audit qui doit être le « leader » pour un bon travail en équipe, un parrain/marraine pour nos auditeurs « BB », une option « audit virtuel »
C’est quoi la qualité ?
Définition du concept de la qualité à savoir son évolution durant le temps. Vidéo réalisée par « Qualité Pour Tous »
Intelligence émotionnelle – bulletin N°2 Mardi 26 mai
Suite des réflexions du groupe de travail du MFQ Rhône-Alpes sur l’intelligence émotionnelle avec ce bulletin N°2. Animé par Philippe Barbaza, Audrey Chavas, Dominique Desse, Robert Sangy, Léa Sarret, Bruno Viallefont, Pierre-Antoine Watrelot, Nathalie Wilt
Cetim et Snitem : un guide pratique sur la nouvelle réglementation du secteur des dispositifs médicaux
Cetim, Institut technologique labellisé Carnot et le Snitem offrent aux fabricants de dispositifs médicaux (DM), les outils et process pour respecter la nouvelle réglementation relative à la sous-traitance de leurs activités.
Aider ceux qui nous aident à continuer à travailler sans se mettre hors la loi. C’est l’objectif du nouveau guide pratique « Maîtrise de la sous-traitance dans le secteur des dispositifs médicaux » édité par le Cetim et le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem). En effet, la réglementation est formelle : désormais, tout fabricant de dispositifs médicaux est entièrement responsable aux yeux de la loi de ses activités sous-traitées, qu’elles concernent la conception, la fabrication ou même la logistique de ses produits. L’article 10.9 du règlement (UE) 2017/745 relatif aux dispositifs médicaux, qui entre en application en mai 2020, stipule qu’il doit « maîtriser dans son Système de management de la qualité (SMQ) la gestion, la sélection et le contrôle des sous-traitants ». Et pour s’en assurer, les organismes notifiés ainsi que les autorités compétentes sont amenés à effectuer des audits et inspections chez ces sous-traitants en fonction de leur criticité.
Une méthodologie à suivre
L’objectif de ce guide pratique est d’aider les industriels de ce secteur à définir les mesures à prendre afin de respecter cette nouvelle réglementation. Ainsi, il propose une méthodologie basée sur ce règlement et sur les prescriptions de la norme ISO 13485 traitant du système de management de la qualité via une approche par le risque. Ainsi, tous les points inhérents à la maîtrise du processus depuis la sélection du sous-traitant jusqu’aux moyens de surveillance mis en œuvre et déployés par le fabricant sont abordés et illustrés à l’aide d’exemples.
Enfin, le guide pratique « Maîtrise de la sous-traitance dans le secteur des dispositifs médicaux » est disponible à tout détenteur d’un compte Membre (gratuit) sur le site du Cetim, rubrique « Mécathèque ».
Source : https://www.cetim.fr